Le dimanche 9 octobre 2016, de 10 à 18h, Bernard Hautecloque présentera et dédicacera ses livres, au Salon d’Attignat.
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Librairie Guivelle à Lons le Saunier, le 8 octobre 2016
Bernard Hautecloque présentera et dédicacera ses livres à la librairie Guivelle, 7 place de la Liberté, à Lons le Saunier, le samedi 8 octobre 2016, à partir de 14h
Salle Bavoux-Lançon à Saint Claude le 4 octobre 2016
Le mardi 4 Octobre 2016, à partir de 18h30, Bernard Hautecloque présentera son livre: « Les Grandes Affaires Criminelles du Jura » à l’invitation des Amis du Vieux Saint Claude.
Salon de Besançon
« Le livre dans la boucle » du 16 au 18 Septembre 2016 à l’hôtel de Clévans.
Venez rencontrer l’auteur Bernard Hautecloque pour un séance de dédicace de ses livres.
Salon de Nancy
Salon « Le livre sur la place » à Nancy du 9 au 11 Septembre 2016
L’auteur, Bernard Hautecloque, sera présent sur le stand de la librairie Didier et dédicacera ses livres.
Emission de Jacques Pradel : « l’heure du crime » Violette Nozière
A écouter sur RTL : Interview de l’auteur
RTL Jacques Pradel : L’heure du crime. Emission du 15 Novembre 2014
La Presse en parle
Brutes au front bas
« Voilà certainement l’un des meilleurs ouvrages de la collection ! L’auteur a su éviter tous les pièges qui peuvent s’ouvrir sous ses pas : la novelisation trop poussée, le ton froid des rapports, ou la multiplication de commentaires, digressions ou observations qui lassent le lecteur. Nous avons ici un ouvrage équilibré dont chaque histoire évite la « rédaction » à partir de faits pour une véritable petite nouvelle dite de non-fiction avec un destin qui bascule, des ambiances d’époque, de rapides notes historiques et surtout un humour léger qui teinte l’ensemble. Petit bémol : les titres souvent trop longs – « Il n’y aura pas classe demain, les enfants » (meurtre d’une institutrice dans sa classe) ou « Il n’y a donc plus que moi comme honnête homme en France ! » (agression au revolver sur un juge). Autre bémol : les illustrations de scènes signées Simone Hautecloque (grand-mère, mère, fille ou petite-fille de l’auteur) qui, même si elles peuvent faire penser à certains schémas policiers du XIXe siècle sont par trop naïves. Mais tout ceci est secondaire.
Dans son excellente préface, claire, précise sans être pompeuse, Bernard Hautecloque dresse un court historique des deux départements concernés et donne les raisons (en particulier celle d’avoir la même Cour d’Assises à Vesoul) pour lesquelles il les a réunis ici. Il précise qu’en 2007, chez De Borée, Lucie Jouvet et Jean-Michel Bessette ont publié Les Grandes affaires criminelles de Franche-Comté, « incluant, par force, la Haute-Saône et le Territoire de Belfort. Sept d’entre elles sont reprises dans ce volume. Relatant les mêmes faits, travaillant souvent sur les mêmes documents, nos récits ne peuvent pas ne pas avoir un air de famille. Mais je revendique avoir fait une œuvre de rédaction originale. » Et on le croit ! Sur les quarante affaires traitées (de 1819 à 1969), trente-deux sont de Haute-Saône. « Si l’on met à part ceux commis sous l’emprise de la folie, à la base des meurtres, on trouve presque toujours ce que les Anglo-saxons nomment les 4 L : Love (l’amour), Loathing (la haine), Lucre (la cupidité) et Lust (la sensualité). » Reste à doper l’écriture quand on raconte la énième histoire de veuve terrassée à coups de marteau par une brute au front bas qui lui vole trois francs six sous. C’est par exemple le cas de Robert M. (De Borée tient à l’anonymat à partir de la Deuxième Guerre mondiale) petit délinquant ayant fait le tour de France des maisons d’arrêt et qui atterrit dans celle de Vesoul en 1944 où il rencontre l’agriculteur Émile C. « condamné à la prison pour marché noir et fraude alimentaire ». Ils deviennent amis « à la vie à la mort », le premier prenant en charge l’éducation et la protection carcérale du deuxième. Libérés en 1945, leurs chemins se séparent : Émile retournant à la ferme et à sa famille, Robert partant pour Marseille avec l’espoir de devenir caïd. Mais, de galère en galère, Robert revient chercher refuge chez Émile qui, serment oblige, lui offre hospitalité, travail et soumission de sa famille. Mais Robert est plutôt à la recherche d’un bon coup. La famille C. se creuse les méninges pour l’aider… Robert finira sur l’échafaud après deux jugements cassés et trois condamnations à mort. Les membres de la famille C. accusés à ses côtés « n’en menaient pas large. Leur colère envers Robert M. ce pique-assiette qui avait amené le malheur sur toute leur maison, n’en était que plus forte. Et ils ne manquèrent aucune occasion de le charger. » Résultat des dommages collatéraux : vingt ans de prison pour le fils de seize ans considéré comme complice et cinq pour la fille de vingt-deux. Un minimum de recherche sur Internet nous apprend le nom de Robert (Maricot), celui d’Émile (Carey) et même celui de la veuve R. (Richebourg) comme quoi l’anonymat, surtout en ce qui concerne les condamnations à mort est impossible à tenir.
Nous ne pouvons résumer ici les quarante histoires. On retiendra Jean Jacquemard, empoisonneur de huit personnes, dont sa fille et son gendre, en 1850 avec son astucieuse planque de trois kilos d’arsenic qui le désignera comme coupable. L’horrible Nicolas Andrieux qui, en 1851, assassine lui aussi sa fille qui, par son mariage prochain, allait lui ôter une partie de son patrimoine. Incroyable destin que celui des trois sœurs Dubois parties à Paris : deux deviennent « courtisanes » tandis que la troisième reste une domestique acariâtre. Une courtisane se range des voitures, se marie, et ouvre un commerce en province tandis que l’autre emploie sa sœur pour lui venir en aide. Résultat en 1892 : un massacre et une scène bien enlevée avec le concierge s’étonnant de voir la meurtrière faisant la navette avec des seaux d’eau. On citera aussi l’homme qui se fit exploser dans son lit avec sa femme (affaire Bischoff, 1929), la fusillade entre un militaire et sa maîtresse dans une minuscule chambre d’hôtel (affaire Marchal, 1931), le mitron meurtrier avec sa magistrale scène d’angoisse de la boulangère et de sa sœur coincées dans la chambre et l’étonnante bataille de curés en 1907 à Contréglise (ça ne s’invente pas) qui nous apprend qu’après la loi de la séparation de l’Église et de l’État se mit en place une église cultuelle dite « Église de la République ». « L’Église cultuelle, tout en suivant les rites du catholicisme, avait son clergé parallèle – au grand maximum, vingt ‘prêtres’ dans toute la France, presque tous des défroqués ou des séminaristes renvoyés – et férocement rival de celui de la Sainte-Église catholique apostolique et romaine. »
Un recueil riche et bien mené qui ne peut que conduire vers les biographies d’assassins célèbres (Antoine Desrues, Violette Nozières, Frédéric Moyse, Mécislas Charrier) signées par ce linguiste agrégé de géographie.
Citation
Mais depuis quelques semaines, la présence de cette brute à front très bas, qui, presque à plat ventre sur le bois de la table, engloutissait bruyamment des mètres cubes de nourriture sans jamais prononcer une parole, suffisait à geler l’ambiance. »
Rédacteur: Michel Amelin