Moi Mecislas, voleur, pître et anarchiste

 

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L’été 1921, la France est bouleversée par un fait-divers inouï : trois bandits masqués de façon grotesque ont dévalisé le train de nuit Paris-Marseille, tuant un des passagers. La police retrouve vite leurs traces ; les péripéties de la traque sont rapportées jour après jour par les journaux, qui pressentent du sensationnel. Ils ne sont pas déçus : l’interpellation en plein midi, sur un trottoir parisien noir de monde, tourne mal. Un furieux échange de coups de feu laisse morts deux des malfrats. Le seul survivant du trio est Jacques Charrier, fils de Mécislas Goldberg, un intellectuel anarchisant mort quinze ans plus tôt. Comme son père, Jacques Charrier refuse de se faire appeler autrement que « Mécislas ». Et, comme lui, il professe une idéologie marxisto-libertaire passablement fumeuse et commode, l’illégalisme. Héritier de Ravachol et de la Bande à Bonnot, il se proclame l’ennemi juré de la société contre laquelle tous les moyens, y compris la criminalité, sont permis. Lors de son procès, il dédaigne se défendre et complique même la tâche de son avocat. Adorant se donner en spectacle, son cabotinage provocant, son insolent courage lui valent d’être condamné à mort, bien qu’il n’ait lui-même tué personne. Fichu pour fichu, il est résolu à partir avec panache… Mécislas Charrier, 27 ans, personnage plein de contradictions, à la fois naïf et sans scrupule, vaniteux et idéaliste, est l’une des figures les plus originales et attachantes de l’histoire criminelle de France.

 

Paru en Septembre 2013

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